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Kerlinou : un choix paysager sur-mesure

04/12/2020

Kerlinou : un choix paysager sur-mesure

« Je m’inspire de ce qui est fait localement »

Pins et palmiers en frange littorale, chênes et châtaigniers dans le vallon, chênes, érables et cornouillers sur le plateau : la palette végétale qui se déploie progressivement à Kerlinou, à Brest, rend hommage au paysage local et à ses spécificités. Ainsi, le futur quartier se dote d’un environnement naturel varié, propice à la balade, à la contemplation ou aux jeux. Les explications de Diego Champagne, paysagiste chez ID’Up, en charge de l’aménagement paysager du site.

Comment avez-vous organisé l’aménagement paysager de Kerlinou ?

Le site de Kerlinou se situe à l’ouest de Brest, entre le Technopôle et des quartiers résidentiels, en surplomb de la plage de Sainte-Anne. C’est un site particulier, composé d’un plateau entouré de vallons à la confluence de trois milieux différents. Nous nous sommes appuyés sur ceux-ci : une trame bocagère en bordure des espaces agricoles sur le plateau, un vallon plus boisé et humide en partie sud et ouest, une frange littorale avec vue mer et accès à la plage. La végétation est bien identifiée sur chaque espace. Nous avons décidé de travailler ces secteurs selon trois ambiances paysagères.

Quelles sont ces ambiances et comment les traduisez-vous ?

La trame bocagère, même si elle a été un peu bousculée par l’Histoire (de nombreux blockhaus, champs de mines et lignes anti-chars), sera confortée avec des choix d’essences que l’on rencontre fréquemment : chênes, châtaigniers, érables, sorbiers, cornouillers, prunelliers, sureaux sur le plateau. Dans le vallon, nous privilégions le chêne, le charme, le hêtre, le châtaignier, le bouleau, la fougère aigle, le houx, le lierre… Enfin, pour la zone plus proche du littoral, celle qui est en cours d’aménagement, nous nous sommes inspirés des ambiances littorales de Brest avec des essences plus méditerranéennes : pins parasol, pins maritimes, arbres à soie, tamaris, arbousiers, palmiers.

Comment trouvez-vous l’inspiration pour orienter vos choix ?

J’aime m’inspirer de ce qui se fait localement : la nature tout d’abord, et ce qu’elle apporte comme richesses dans sa gestion autonome des formes végétales ; mais aussi le façonnage par l’Homme de cette nature, créant un maillage bocager autour des parcelles cultivées. Enfin, je suis allé observer comment Brest aménage ses espaces publics, ce qui s’est fait dans les lotissements récents et dans les plus anciens, dans les jardins… Et j’ai trouvé pas mal de choses ! Notamment, ce qui m’a d’abord étonné, c’est cette forte présence d’essences exotiques ou maritimes : le climat doux de Brest lui permet d’accueillir des arbres et des plantes qu’on voit habituellement en bord de Méditerranée. Il y a bien sûr le jardin botanique, mais on trouve aussi beaucoup de palmiers en centre-ville, des arbres à soie dans le Jardin des explorateurs, des grevillea et arbres à thé le long du tramway. Une tradition qui remonte aux armateurs : ils rapportaient des végétaux exotiques de leurs expéditions aux Amériques ou ailleurs. Implanter des palmiers, des cordylines et des pins en bord de mer à Kerlinou s’inscrit dans un prolongement à la fois historique et devenu traditionnel dans les aménagements paysagers brestois. Nous avons donc souhaité inclure une part de l’Histoire de Brest sur la frange la plus littorale du site, sorte de transition entre mer et bocage. Un aspect que l’on retrouve également au sein du jardin extraordinaire sur les falaises du port de commerce, lauréat du premier budget participatif de la ville de Brest.

Comment doit s’organiser la coulée verte au cœur du quartier ?

Il y a d’abord un jardin étape avec tables de pique-nique, bancs et différents types d’alcôves pour se détendre. Ensuite, la partie centrale est dédiée aux jeux : aires de jeux pour les enfants, jeu de boules pour les plus grands… Enfin, en descente vers le vallon et le littoral, des gabions* soutenant un cheminement en lacets avec vue sur la mer, et là encore des tables de pique-nique, des chaises longues. Ce jardin rattrape par ailleurs le GR34 qui est détourné ponctuellement pour emmener les promeneurs vers le site et redescendre vers la plage, offrant une meilleure sécurité sur une portion actuellement dangereuse.

Les premiers aménagements paysagers concernent donc la partie littorale ?

Oui, nous sommes sur la première des cinq phases du projet. Nous avons débuté l’aménagement de la partie basse et notamment de la grande coulée verte. C’est le souhait de BMa, l’aménageur, d’implanter le paysage avant de débuter les premières constructions d’habitation : l’idée est de mettre en valeur le site. Aujourd’hui, tout l’aménagement paysager n’est pas terminé, car le chantier a pris du retard à cause des roches souterraines qui ont rendu difficile le passage des réseaux, mais aussi le temps pluvieux de cet hiver ! Mais nous avons pu planter les premiers arbres, pas trop grands, pour leur laisser le temps de s’épanouir : pins parasol, cordylines, palmiers, arbousiers, arbres à soie. Ensuite, nous planterons les chênes, les haies bocagères progressivement en remontant vers le plateau.

Plus d’infos sur l’agence id-up

*casiers remplis de pierres