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Élagage à la Fontaine Margot : une taille très ciblée

26/03/2021

Élagage à la Fontaine Margot : une taille très ciblée

Il faut les observer, les tailler pour les guider, les aider à prendre du volume ou de la hauteur. Les arbres aussi ont besoin d’être soignés pour mieux se développer au cœur du nouveau quartier de la Fontaine Margot, à Brest. Un travail minutieux et très technique, réalisé avec passion par Benoît Claude, de la société Arbre éco, élagueur depuis plus de 25 ans. C’est lui qui est intervenu directement sur les arbres des Prairies du Vern, avec des opérateurs arboristes grimpeurs confirmés.

Quelles sont les spécificités de ce chantier ?

Benoît Claude : Le site se compose de deux zones distinctes. La première autour de la fontaine Margot et des jardins partagés en contrebas et la deuxième autour du futur cheminement, avec chacune des caractéristiques différentes.

Qu’avez-vous réalisé autour de la fontaine Margot ?

Nous avons fait une sélection et une taille d’accompagnement des arbres : défricher et sécuriser l’accès à la fontaine, recycler sur place des troncs et branches d’aulnes en bancs et paillage. D’autres aulnes ont été taillés à 40 cm pour les faire repartir de la base. Autour des jardins, où il y a beaucoup de chênes et de saules anciens et fragiles, nous avons taillé pour permettre aux arbres de perdurer et de réduire les contraintes sur les jardins : enlever les branches malvenues et susceptibles de se rompre.

Quelles ont été les interventions autour du cheminement ?

Nous avons préparé les arbres en vue des travaux : afin d’éviter de les endommager et pour les mettre en valeur via ce futur cheminement. Là encore, nous avons procédé à des tailles d’accompagnement sur les chênes et les saules majoritairement. Un des deux très vieux fruitiers à moitié couchés a aussi été sauvé.

Comment sélectionnez-vous les arbres ?

Nous avions un cahier des charges que nous avons complété par une visite préalable pour ajuster cette sélection en fonction du projet final : un partenariat entre Onésime paysage, BMa et Arbre éco. Par exemple, au début du chemin du Vern, nous avons décidé d’intervenir sur un très beau chêne que nous n’avions pas intégré à nos réflexions initiales : il méritait d’être taillé pour être mis en valeur… Plus loin, nous avons pris soin des sujets remarquables comme les chênes trognes ou têtards et de deux beaux saules assez rares du fait de leur grand âge, dont l’un abrite des trous de pic vert : il était important de les conserver et de les faire perdurer par des tailles adaptées et respectueuses.

Comment procédez-vous ?

Nous faisons tout ce qu’il faut pour que l’arbre se porte au mieux dans les années futures, en intégrant les contraintes comme une route, un bâti, une activité agricole, etc. Par exemple, l’agriculteur usager du site avait besoin de pouvoir circuler mais aussi de faire écran pour protéger ses pâtures : il a fallu concilier ses attentes avec le stade d’évolution des arbres. Les saules de 30 ou 40 ans avec de très grosses branches sont potentiellement dangereux : nous avons allégé ces branches. Sur la haie bocagère, nous avons procédé à un rehaussement pour éviter que les arbres ne soient entretenus au lamier, comme avant : les coupes franches du lamier sont inesthétiques et favorisent une repousse rapide, elles peuvent même transmettre des maladies. Nous procédons à des tailles de formation en respectant les angles de coupe pour une repousse naturelle, qui ne demande de nouvelle intervention qu’à 4 ou 5 ans.

Que sont ces fameux arbres têtards et pourquoi les conserver ?

À l’origine, les troncs des chênes appartenaient aux seigneurs, et les branches aux vassaux. Tous les 10 ou 15 ans, les vassaux coupaient les branches pour se fournir en bois de chauffage. Plus tard, ce sont les agriculteurs qui ont repris cette méthode culturale pour prélever les branches. Cette méthode donne des troncs plus gros, qui accumulent les réserves suite aux tailles successives : les troncs sont épais et arrondis, les branches fines et nombreuses. Le long du cheminement, nous avons percé comme des fenêtres pour offrir une vue sur ces arbres têtards : ils font partie du patrimoine, et sont plus que centenaires. 

Arbre éco

La page projet quartier de la Fontaine Margot