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Ecole de Gouesnou : un chantier bien préparé et maîtrisé

06/04/2023

Ecole de Gouesnou : un chantier bien préparé et maîtrisé

La nouvelle école publique de Gouesnou est un modèle à bien des égards : performances énergétiques exemplaires, matériaux biosourcés, mutualisable en dehors des heures de classe, équipée de panneaux solaires… C’est aussi un projet mené par BMa pour le compte de la commune de Gouesnou au moyen d’un marché public global de performance (MPGP) conclu avec un groupement d’entreprises*. Bouygues Bâtiment Grand Ouest (BBGO) est le mandataire de ce groupement.

Photo d’illustration (Mathieu Le Gall), de gauche à droite : Marine Chevalier – ENO Architectes ; Arnaud Brisson, conducteur de travaux – BBGO ; Caroline Chamard, conductrice de travaux – BBGO ; Christophe Billant, responsable d’opérations – BMa ; Xavier Stocq – ENO Architectes ; Gwen Roé, responsable commercial BBGO, Agence de Brest 

Le chantier de la nouvelle école de Gouesnou s’est conclu le 20 mars 2023 avec la livraison du bâtiment par BBGO. Comment s’est déroulé ce programme, quelles étaient les difficultés ?

Gwen Roé, responsable commercial BBGO, Agence de Brest : C’était un chantier important pour nous : une école neuve avec des espaces mutualisés, qui a demandé une réponse globale en conception, réalisation et suivi énergétique. Car c’est aussi un des deux premiers marchés publics globaux de performance (MPGP) en construction neuve sur la région. Les innovations sur ce projet sont plurielles : un niveau de performance E4C1** très élevé, surtout au regard de la date du lancement du concours en mars 2020, une programmation qui devait inclure de nouveaux usages avec l’aide d’un sociologue intégré au groupement…

Caroline Chamard, conductrice de travaux BBGO : la phase chantier s’est très bien passée : nous avons commencé en 2021 par la démolition d’un ancien gymnase et de deux maisons, puis l’enlèvement des murets séparatifs et le défrichage pour réunir les parcelles. Le planning s’est déroulé sans difficulté majeure. Mais nous avons bénéficié du travail réalisé en amont dès la conception pour que tout se passe bien à l’exécution.

L’école a par exemple été construite en matériaux biosourcés. Quelles sont les conséquences sur le chantier ?

Gwen Roé : Le mode constructif choisi était classique, avec une structure en béton et une isolation thermique par l’extérieur. Beaucoup des matériaux utilisés étaient effectivement biosourcés dans une double ambition : la décarbonation du bâtiment et la qualité de l’air intérieur. Peintures à base de solvants naturels, revêtement de sol en linoléum à base de lin, charpente en bois : il a fallu identifier les fournisseurs, choisir les produits avec les équipes opérationnelles. Par exemple, la peinture naturelle est plus difficile à mettre en œuvre : nous avons choisi une peinture au maïs plutôt qu’aux algues. C’était le souhait des peintres consultés sur le bassin brestois. C’est important aussi pour nous de promouvoir ces biomatériaux, y compris auprès de nos partenaires et prestataires.

Caroline Chamard : Nous avons débuté le chantier mi-2021. La crise de Covid n’a pas eu d’impact car nous avions rapidement déployé un protocole sanitaire pour travailler dans de bonnes conditions. Le seul problème venait des pénuries de matières premières : nous avons anticipé les commandes pour tenir les délais : les fenêtres commandées en juillet 2021 ont été posées en mars 2022 !

Vous avez aussi intégré le principe de témoins à échelle 1 sur ce chantier : est-ce un procédé systématique ?

Gwen Roé : Il s’agit d’un prototype d’angle de façade avec tous les matériaux et menuiseries extérieures pour faire valider la mise en œuvre par toutes les parties prenantes du projet, du client jusqu’à l’Architecte des Bâtiments de France. On fait valider ce prototype avant la construction pour passer la commande des matériaux. C’est un principe que nous appliquons sur tous nos chantiers, mais à cette échelle c’est assez récent.

BMa a eu recours à un marché public global de performance avec vous et le groupement que vous représentez. De quoi s’agit-il ?

Gwen Roé : BMa avait déjà eu recours à ce type de marché pour la rénovation de 5 écoles publiques à Brest avec un autre groupement. C’est la première fois qu’ils l’appliquaient pour une construction neuve. Le principe est simple : nous nous engageons à fournir un bâtiment avec une performance énergétique donnée par le client. Nous avons travaillé avec un bureau d’études pour réaliser les nombreux calculs et des simulations de vie du bâtiment afin de comprendre les apports en énergie internes et d’anticiper ses besoins en chauffage, en froid, etc. Des données qui influent sur l’architecture, sur les équipements : nous avons proposé des solutions depuis la conception jusqu’à la maintenance. Avec le MPGP, le groupement s’engage sur 4 ans après la livraison : nous suivrons la consommation énergétique constatée par rapport à la consommation théorique. Si la consommation réelle est supérieure, nous paierons des pénalités. C’est un principe qui tend à se généraliser : plusieurs projets ont maintenant recours à ce marché de performance.

Quelles étaient vos relations avec BMa et la mairie de Gouesnou ?

Caroline Chamard : On se voyait une fois par semaine avec BMa et l’architecte en réunion de chantier : on répondait aux questions, on faisait un tour du chantier pour un suivi complet. La mairie venait à peu près une fois par mois. Nous l’avons aussi sollicitée pour l’opération de prélivraison. Les échanges ont été très bons. Marc Quéré, du service de la petite enfance, a été fédérateur sur les thématiques éducatives et les services associés (restauration, garderie) : son rôle était précieux pour centraliser les avis. Le service culturel nous a accompagné pour la conception de la salle plurivalente…

Gwen Roé : Nous sommes vraiment satisfaits de cette collaboration, sur toute la durée du projet qui a rassemblé une belle énergie, y compris lors de la phase de concours pendant le confinement de mars 2020. La participation des usagers a été très positive et nous a permis d’améliorer la conception. Les utilisateurs aujourd’hui ont le sourire : c’est gratifiant pour nous !

*Bouygues Bâtiment Grand Ouest – ENO architectes – ATIS (bureau d’études) – Armor Economie (Economiste de la construction) – OSC (exploitant mainteneur)

**Energie=4, Carbone=1. Bâtiment à énergie positive. Voir l’interview de Stéphane Roudaut, maire de Gouesnou

Photos ci-dessous : Ludys