Dominant la Penfeld, la résidence Vertigo est le dernier en date des programmes d’habitation du plateau des Capucins. Une architecture originale, des performances énergétiques optimales et surtout des vues remarquables depuis tous les étages : le point avec Guy Fauvet, du Collectif d’Architectes, qui signe le projet pour le groupe Océanic.
Quelles ont été les contraintes pour ce programme et comment y avez-vous répondu ?
D’abord, il s’agit d’un site restreint et d’une parcelle assez réduite, mais parfaitement située, presque au bord de la Penfeld et bien visible depuis l’autre rive. Notre première réflexion a été urbaine : dans ce quartier en construction, comment positionner et intégrer un nouvel immeuble ? Nous avons choisi d’inscrire dans le nouveau quartier des Capucins une ponctualité verticale, en dialogue avec les immeubles de Quéliverzan, nous distinguant par rapport aux gabarits des bâtiments voisins. Cette verticalité complète un panorama plutôt horizontal le long des berges de la Penfeld. Une autre contrainte, plus technique, est la présence de roche dans le sol : il n’y a qu’un seul niveau de sous-sol pour accueillir le parking.
Quel est le parti pris architectural ?
Le projet se décompose en deux bâtiments posés sur un socle, façon bloc rocheux en béton matricé brun. Un premier bâtiment en R+7 s’inscrit dans la continuité de ce socle, comme un « immeuble rocher » aux teintes minérales. Le deuxième bâtiment, en R+12, est plus léger, plus aérien, dans une expression blanche et éthérée. Il est enveloppé d’un système de ventelles métalliques verticales sur toutes ses façades. Certaines sont orientables pour se protéger du vent au niveau des loggias, vent qui peut être assez présent sur le plateau des Capucins. Ces ventelles ont une autre particularité : elles accrochent la lumière différemment selon l’heure de la journée. L’évanescence blanche de cet immeuble sera donc variable… Ces deux immeubles instaurent des dialogues : entre la minéralité et l’aérien, entre Brest la blanche, historique, et la modernité de son renouveau.
C’est une belle idée, les ventelles, mais n’avez-vous pas peur du bruit ?
La problèmique des « immeubles qui claquent » a été rencontrée à Rennes avec des bâtiments habillés de panneaux métalliques perforés : le vent qui s’y engouffre crée du bruit. À Brest, les ventelles ne correspondent pas du tout au même procédé. Nous en avons déjà posé sur l’hôpital Morvan, visible depuis le boulevard Clémenceau : les ventelles orientables permettent de régler la luminosité pour les ophtalmologues qui occupent l’immeuble, et aucun problème de bruit n’a été rencontré avec cet immeuble.
Comment s’organisent les habitations ?
Les deux immeubles accueillent au total 92 appartements, dans une mixité de typologies : 14 T1, 30 T2, 35 T3, 10 T4 et 3 T5. L’organisation des logements varie selon les étages, mais chacun a été conçu pour profiter le plus souvent d’une double orientation. La hauteur offre des vues sur la Penfeld, et pour les plus hauts étages, une vue magnifique sur la rade de Brest. Les bâtiments bénéficient des labels Développement durable et NF Habitat HQE, ils sont reliés au réseau de chaleur urbain de la Ville. En rez-de-chaussée, un jardin d’environ 400 m² propose un espace de verdure côté Penfeld.
Avez-vous dessiné d’autres projets visibles à Brest ou alentours ?
Nous avons en ce moment en chantier le projet Nouveau Monde, sur le port face à la Carène : un hôtel de 75 chambres, 60 logements et des bureaux organisés autour d’un ilot de verdure sur une dalle paysagée. Nous terminons Cap Irez, un immeuble d’habitation sur la place de la gare, et nous construisons à Lambézellec trois immeubles de logements avec façades végétalisées sur toute la hauteur côté rade. Brest voit beaucoup de nouveaux projets en ce moment, il n’y a jamais eu autant de grues ! C’est le signe d’une belle dynamique de la ville qui se reconstruit sur elle-même.
En savoir plus : https://www.vertigo-capucins.fr/