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PORTRAIT : Tifenn Quiguer, Présidente de BMa, dans Traits d’agence

12/11/2020

PORTRAIT : Tifenn Quiguer, Présidente de BMa, dans Traits d’agence

A découvrir dans le dernier numéro de Traits d’agence, un beau portrait exposant le parcours et les convictions de Tifenn Quiguer, Vice Présidente à l’urbanisme de Brest métropole et Présidente de BMa (page 23).

TIFENN QUIGUER
Engagée sur l’habiter en ville

La question de l’habitat et « habiter une ville » ont été les grandes causes de l’engagement politique de l’élue socialiste depuis plusieurs années. Aujourd’hui, son champ d’action s’est élargi à l’urbanisme et à l’aménagement du territoire métropolitain. À l’instar de nombre de Bretons, Tifenn Quiguer se définit en premier lieu comme « une grande voyageuse ». Depuis son plus jeune âge, le port de Brest a d’abord été pour elle une ouverture sur le monde. Elle a arpenté l’Europe, le Pacifique, l’Asie, les États-Unis… avec toujours un regard averti sur les aires urbaines. « J’ai une double formation de géographe et d’urbaniste et un parcours en symbiose », résume-t-elle. Après plusieurs expériences professionnelles au sein de bureaux d’études et de collectivités territoriales, l’envie de s’engager pour sa ville la pousse à entrer en politique, aux côtés de François Cuillandre, maire (PS) de Brest depuis 2001. Et très vite, en tant que vice-présidente de la métropole, Tifenn Quiguer s’implique sur le sujet du logement, en particulier celui des plus modestes. S’ensuit « un engagement fort » au sein du mouvement HLM, en Bretagne mais également à l’échelon national, « dans un monde bien percuté ces dernières années » (sic). Il faut dire que Tifenn Quiguer a de sérieuses références à faire valoir en la matière. Elle a présidé le regroupement en association des organismes bretons de logement social de 2011 à 2014 : l’ARO Habitat Bretagne compte aujourd’hui pas moins de 36 adhérents. « Parce que loger les plus fragiles d’entre nous est fondamental dans une société moderne », Brest a préfiguré dans les années 90 le Droit au logement opposable (DALO), « un accompagnement en amont qui fait que nous n’avons quasiment pas de saisine préfectorale », souligne Tifenn Quiguer. Un légitime motif de fierté parmi d’autres : le bassin de vie brestois, où le revenu fiscal moyen est peu élevé, dépasse de trois points le taux de logement social qui lui est imposé par l’État (24 % contre 21 %). « Et ce qui est aussi très gratifiant, c’est que nous portons par notre office métropolitaine, Brest métropole Habitat, l’originalité et la qualité architecturale et d’usage à ce parc », ajoute la deuxième vice-présidente de Brest Métropole. En dépit des coups portés au secteur, Tifenn Quiguer estime que « la réponse française demeure toujours très pertinente, tant en termes de structuration des organismes HLM qu’en termes de modèle financier. Voyez l’Angleterre, qui ne loge plus que les plus pauvres parmi les plus pauvres. Et même l’Allemagne, qui a vendu tout son parc et cherche désormais à le reconstituer. » Parallèlement, sur le champ du parc privé (des copropriétés), elle a poussé les lignes pour imaginer de nouveaux modèles financiers d’accompagnement, en partenariat avec le PUCA (Plan Urbanisme Construction Architecture) notamment. Depuis 2018, Tifenn Quiguer a hérité des projets urbains. En tant que vice-présidente à l’urbanisme de la métropole et présidente de la Sem Brest Métropole Aménagement (Bma) et de sa petite soeur la SPL créée en 2017, dédiée entre autres à la rénovation énergétique du patrimoine public, elle se retrouve ainsi plongée dans l’univers du renouvellement urbain et des espaces publics, dans la réinvention du Coeur de Métropole d’une ville reconstruite sur la base d’un plan-guide élaboré avec Paola Vigano. La nature en ville, « dont l’impérative nécessité a encore été réaffirmée par l’épisode du confinement », la place de l’art dans l’espace public, « qui vient nous rappeler que la beauté, l’embellissement peut être un vrai choix politique », ou la façon de « poser la lumière économe dans la ville » sont autant de sujets qui la passionnent et se nourrissent d’instantanés de ses voyages. « La connexion de San Francisco à son port, le rapport de Bilbao à sa rivière et à ses collines, l’esthétique de Barcelone ou le savoir-faire des villes nordiques s’agissant de transition écologique constituent bien évidemment des sources d’inspiration », pointe-t-elle. Avant de conclure : « mais à Brest, au bout de l’Europe, on a une force d’innovation et d’anticipation ! ».
C’est bien connu, les Bretons finissent toujours par revenir à leurs amarres. •

Nicolas Guillon