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L’Île Vierge : un site naturel à protéger

09/03/2021

L’Île Vierge : un site naturel à protéger

Lieu de vie et de reproduction d’espèces protégées, l’Île Vierge fait partie de la zone Abers Côte des Légendes, classée Natura 2000. Un site naturel remarquable mais également touristique, puisqu’il accueille plus de 12 000 visiteurs chaque année. Afin d’en préserver les spécificités sans les dénaturer, de multiples précautions ont été prises avant, pendant et après le chantier de l’Île Vierge.

C’est un tapis vert et moelleux qui coiffe les roches et les falaises des côtes bretonnes. La pelouse dite aérohaline, résistante aux embruns salés et aux vents marins, est caractéristique de l’Île Vierge. « Le site accueille également une colonie de trois espèces de goélands (argentés, bruns et marins) qui viennent y nicher entre avril et fin juillet. 1 200 couples ont été recensés cette année, ainsi que des huîtriers pies, des pipits maritimes… », précise Myriam Diascorn, responsable environnement de la Communauté de Communes du Pays des Abers (CCPA). L’Île Vierge fait partie d’une grande zone de 22 700 hectares qui comprend la côte de la commune de Porspoder à celle de Kerlouan et les abers Benoit et Wrac’h, classée Natura 2000 au titre de la directive européenne « Habitats – Faune- Flore ». « Ce classement désigne des sites dans lesquels des habitats naturels et des espèces rares à l’échelle européenne, et pas seulement locale, ont été recensés. »

Ingéniosité et précautions

Dès le début du projet de restauration de l’Île Vierge, la protection du site était au cœur des préoccupations : « Nous avons dû penser en amont à limiter l’impact du chantier et des visiteurs. Nous avons rapidement choisi de fermer toute la zone ouest de l’île au public entre février et fin juillet, afin de permettre aux oiseaux de nicher en toute tranquillité, et aussi de limiter le piétinement. » Une petite prairie, située à l’est de la cale, a été sacrifiée pour servir d’aire de stockage au matériel livré par barge. Autre exemple, l’emplacement des éoliennes qui fournissent une partie de l’électricité : « Il a fallu trouver le meilleur compromis entre l’architecte des Bâtiments de France, qui ne voulait pas qu’elles soient trop présentes dans le champ de visibilité des Monuments historiques que sont les phares, et la préservation du site. Elles ont finalement été installées derrière le petit phare, et nous avons veillé à limiter l’impact des engins : ils ont pu y accéder pendant la saison sèche et en roulant sur des caillebotis pour ne pas abîmer la pelouse… » Le service de Myriam Diascorn contrôle régulièrement le chantier, un bureau d’études a également la charge d’évaluer cet impact avant, pendant et après les travaux. « Avec le confinement, le chantier déserté n’a finalement été que peu investi par les oiseaux : nous n’avons trouvé que 4 nids de goélands dans l’enceinte des bâtiments ! » Deux poussins sont déjà nés…

Des actions envers les touristes

Afin d’informer et de sensibiliser les visiteurs, l’office de tourisme du Pays des Abers propose des visites commentées pour présenter les caractéristiques de ce site naturel. « Cela permet de comprendre pourquoi il n’est plus possible de faire le tour de l’île en saison. » Des panneaux d’information sur site sont prévus, et des moutons devraient rejoindre l’île « pour assurer l’entretien des enclos autour de l’ancienne bergerie ». Ainsi, l’Île Vierge va enfin retrouver son lustre, tout en demeurant un sanctuaire pour la faune et la flore maritimes.

Rénovation du vieux phare de l’Ile Vierge – Plouguerneau