Ecole mutualisée à Gouesnou : un exemple à suivre

La nouvelle école de Gouesnou qui va ouvrir à la rentrée 2023 sera originale à bien des égards : hautes performances énergétiques, salles mutualisables, cour ouverte en dehors des horaires scolaires… Le bâtiment a été conçu pour être optimisé. Une démarche encore originale qui pourrait faire des émules : vers une autre vision des équipements publics ?

La Ville de Gouesnou a souhaité remplacer son école vétuste par un nouveau bâtiment moderne et modulable en cœur de bourg (voir l’interview du maire Stéphane Roudaut), et c’est à BMa qu’elle a confié le pilotage du projet. Le groupe scolaire, au cœur de l’ilot mairie, s’étendra sur 3 500 m² et vise une très haute performance énergétique, la récupération des eaux de pluie, des matériaux biosourcés, une architecture originale et inscrite dans son environnement. Mais c’est aussi dans l’usage même de l’équipement que réside l’innovation puisqu’il a été pensé pour être mutualisé.

Pourquoi mutualiser une école ?

Parce que l’équipement est finalement peu utilisé au cours d’une année, et que les coûts nécessaires à son entretien peuvent être réduits en optimisant l’occupation des lieux. Parce que la commune est toujours en manque de salles ou d’équipements pour accueillir des activités.

Une école ouverte aux autres activités

« La salle informatique peut servir de salle de réunion secondaire à la Mairie, explique Christophe Billant, responsable d’opérations pour BMa. Elle est aussi prévue pour recevoir des tablettes et des PC, par exemple afin de proposer des formations ». La salle plurivalente, d’une capacité d’une centaine de personnes, dispose d’une entrée indépendante pour accueillir des spectacles, des conférences. « Les artistes pourront y venir même pendant la classe ». Autre exemple : la salle de motricité qui sera disponible hors temps scolaire pour les associations sportives ou de loisirs… Même la cour est transformable : « au fil du projet, l’idée est venue de la rendre entièrement accessible au public, et même de pouvoir démonter les clôtures pour des grands événements au centre du futur quartier en construction ».

Un projet complexe, des anticipations nécessaires

« La Ville de Gouesnou avait déjà prévu cette mutualisation et engagé des discussions avec tous les usagers pour trouver la bonne formule : public, associations, enseignants, usagers du périscolaire ont pu exprimer leurs besoins et leurs attentes ». La municipalité avait donc établi un programme assez précis et détaillé, car tout doit être prévu à l’avance pour garantir la faisabilité de la mutualisation : « on travaille avec des spécialistes qui traduisent les besoins en solutions techniques. Par exemple, un système d’accès par badges programmables pour entrer dans l’école et dans les salles, l’organisation de l’entretien, la gestion de la sécurité… »

Autoconsommation et mutualisation de l’énergie avec les autres bâtiments communaux

« La mutualisation existe déjà pour certaines machines, pour des services comme la gestion de l’eau et de l’assainissement, le réseau de chauffage… Mais sur les bâtiments, c’est encore très rare. La Ville de Gouesnou a vraiment innové » pointe Christophe Billant. « Or, avec l’augmentation des coûts énergétiques et la mise en place des plans climat et résilience, ce type de solutions pourraient s’avérer incontournables. »

Pour atteindre le niveau du label E+C- (E4C1), la mise en place des panneaux photovoltaïques est obligatoire. BMa a proposé à la Ville de mettre en place une autoconsommation collective pour alimenter les autres équipements de la commune. L’énergie produite par l’école permettra ainsi de diminuer la facture des autres bâtiments publics.