Démonstrateurs de la ville durable: Brest métropole lauréate

Brest figure parmi les 30 lauréats accompagnés par le programme “Solutions pour la ville durable et les bâtiments innovants”. Elle va bénéficier d’un accompagnement financier important pour le projet de revitalisation urbaine de son centre-ville. BMa sera le coordonnateur de ce programme ambitieux.

L’appel à manifestation d’intérêt porté par l’État et la Banque des territoires vise à créer un réseau de territoires innovants afin de répondre aux enjeux écologiques, économiques et sociaux d’opérations complexes de renouvellement urbain.

Brest métropole se félicite d’être lauréate de l’appel à manifestation d’intérêt « Démonstrateurs de la ville durable ». Ce soutien récompense une politique ambitieuse de mise en valeur du patrimoine de la Reconstruction et d’amélioration du cadre de vie des habitantes et habitants de toute la métropole. Pour y parvenir, l’État distingue le savoir-faire brestois en matière de rénovation urbaine et souligne la forte capacité d’innovation de tout un territoire dans ce secteur qui connaît un fort rebond.

Le financement sera réalisé en deux temps : après une première phase d’études fines et d’association des propriétaires, estimée à deux années, une phase opérationnelle emportant les travaux sur le bâti sélectionné et les espaces attenants sera accompagnée sur un montant pouvant atteindre 10 millions d’euros.

La candidature de Brest métropole :
La candidature portée par Brest métropole à l’AMI Démonstrateur de ville durable (DVD) s’inscrit dans le cadre de la démarche d’ensemble du plan guide « Cœur de métropole / Brest 2040 – ville paysage en transition » démarré en 2018 et élaboré par l’Atelier Studio de Paola Vigano grâce à la participation active des habitantes et habitants. Cette candidature entend traiter de la problématique de régénération de la ville sur elle-même, dans le contexte particulier d’un patrimoine remarquable de la Reconstruction marqué par l’homogénéité de ses forces et ses faiblesses.

Au sortir de la seconde guerre mondiale, à la suite de la destruction quasiment totale de la ville intra-muros, les Brestoises et les Brestois reconstruisirent, avec une extrême rapidité, un centre urbain moderne et fonctionnel qui fait aujourd’hui son identité. Trois quarts de siècle après, ce secteur de la métropole accueille toujours des fonctions métropolitaines majeures tout en étant facilement accessible via des transports publics performants. Pour autant, il se caractérise par une forte minéralité de ses espaces, ses usages peuvent être figés, ses cœurs d’îlots fonctionnellement pauvres et son parc immobilier vieillissant.

Brest métropole souhaite donc s’engager sur l’amélioration du secteur de la ville reconstruite selon le Plan Mathon, avec un patrimoine existant singulier et qui doit être valorisé.

Pour ce faire, avec deux îlots-test et un bâtiment emblématique, il s’agira de trouver des outils innovants pour traiter les problématiques bâtimentaires et urbaines d’aujourd’hui et de relever plusieurs défis en association forte avec l’ensemble des personnes concernées (propriétaires, habitant.e.s ou usagers du centre-ville) :

> Un défi technique avec l’amélioration des performances thermiques, acoustiques, et de l’accessibilité des logements via par exemple la mise en place d’ascenseurs, et la rénovation d’un patrimoine remarquable architecturalement et historiquement et par conséquent protégé (AVAP).
> Un défi juridique, car les interventions ciblent un patrimoine privé a priori non dégradé (contrairement aux OPAH-RU comme à Recouvrance ou dans le Haut-Jaurès). Se pose la question de la limite des espaces publics et privés en particulier en copropriété, ce que l’on appelle couramment les cœurs d’îlots, ainsi que la valorisation des potentiels des copropriétés,
> Un défi organisationnel : comment associer des propriétaires qui, de par leur situation moins fragile, ne peuvent bénéficier des dispositifs les plus renforcés d’aide et d’accompagnement dans le cadre de la rénovation de leurs biens, et donc développer des modèles économiques pertinents et innovants.

Intervenir sur le bâti, sur le “déjà là”, relève de questions complexes. Cette complexité doit avoir une réponse globale que seule l’innovation permet de résoudre à ce jour. En la matière, le savoir-faire brestois pourra mener à bien ce projet de régénération urbaine du centre reconstruit et permettra d’en faire une vitrine des transitions. Des modèles de réhabilitation soutenables et répliquables pourront être établis pour d’autres secteurs de la métropole mais également pour les autres villes françaises membres du Club Prisme des Villes Reconstruites.

Ce projet s’opérera sous la conduite de la métropole et le réseau des acteurs locaux (BMh, SEMPI, ADEUPa, mais aussi les syndics intéressés comme BAI ou Foncia et la CLCV…) et sera dès lors rejoint, en plus de l’Etat, par des partenaires d’envergure nationale et internationale (La Région, le CEREMA, l’Etablissement public foncier de Bretagne, la Fédération des ascenseurs, l’Université de Bretagne Occidentale, l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne et le Club Prisme des villes reconstruites,). Le mandat d’étude est confié à BMa SPL.

Rappel du cadre de l’appel à manifestation d’intérêt :
L’appel à manifestation d’intérêt « Démonstrateurs de la ville durable » porté par l’État et la Banque des territoires vise la création d’un réseau national de démonstrateurs, à l’échelle d’îlot ou de quartiers, illustrant la diversité des enjeux de transition écologique et de développement durable des espaces urbains français. Ce programme s’inscrit dans le plan de relance de la construction durable.

Un démonstrateur urbain est un projet intégré, transformant, doté d’un haut niveau d’ambition sociale et environnementale et mobilisant des solutions innovantes :

> Il est porté par une collectivité (ou un établissement public en accord avec elle) appuyée par un consortium fédérant l’ensemble des acteurs, publics ou privés, impliqués dans le projet : entreprises, associations, chercheurs, académiques etc…
> Il s’inscrit dans le cadre d’une opération d’aménagement ou de renouvellement urbain à l’échelle d’un îlot, d’un groupe d’îlots ou d’un quartier répondant aux enjeux locaux.
> Il comprend également une stratégie de réplication dans d’autres territoires visant à essaimer les composantes innovantes du projet.
Tous les territoires engagés dans un projet d’aménagement sont concernés par cet AMI qu’il s’agisse de métropoles, de petites villes comme de villes moyennes et peuvent être accompagnés afin d’y déployer les innovations qui répondent à leurs enjeux.

Au-delà du soutien financier, le programme vise à :

> Accompagner les porteurs de projets et leurs écosystèmes d’acteurs dans la définition et la réalisation de leur démonstrateur,
> Soutenir l’émergence d’outils et méthodes innovants, notamment numériques, permettant une transformation durable des filières de la conception, de la réalisation et de la gestion des espaces urbains ;
> Favoriser l’émergence d’innovations et d’acteurs économiques capables de créer de la valeur en France et à l’international, la ville durable constituant un terrain d’expérimentation et un marché potentiel considérables.

La Banque des Territoires pourra mobiliser ses outils de financement en prêts et en fonds propres pour compléter le soutien aux projets lauréats, en faveur de territoires plus durables et plus attractifs.

Rappel sur la politique de la métropole en matière de développement urbain

Le plan guide “Brest 2040 – Ville paysage en transition” s’articule autour de deux axes majeurs pour donner un nouveau souffle au centre-ville de Brest.

Premièrement l’identification des espaces stratégiques métropolitains : le lien ville-gare-port, la connexion entre les parcs, et la prise en compte des corniches donnant sur la rade et la Penfeld.

Deuxièmement le grand projet diffus d’habitabilité, ou en d’autres termes comment mieux vivre au sein de la ville reconstruite, chez soi et en dehors, comme autant de réponses à apporter aux enjeux de notre temps pour ainsi améliorer le quotidien, la qualité de vie dans les espaces publics et au sein des logements.

La métropole est par ailleurs engagée depuis longtemps dans des grands chantiers de rénovation urbaine, en particulier dans les quartiers d’habitat social (Pontanézen, Bellevue, Quéliverzan…).