fbpx
A Gouesnou, l’école produira du savoir… et de l’électricité !

24/03/2023

A Gouesnou, l’école produira du savoir… et de l’électricité !

Premier bâtiment labellisé E4C1 en Bretagne et à énergie positive, dotée d’espaces mutualisés et inclusifs, la nouvelle école de Gouesnou propose bien des innovations. Parmi elle, la production d’électricité avec une boucle locale permettant le partage d’électricité et de substantielles économies à la clé. Un système d’autoconsommation collective et vertueuse qui devrait encore s’étendre.

La nouvelle école de Gouesnou dont l’ouverture est prévue à la rentrée de septembre, fait déjà parler d’elle : avec des espaces mutualisés pour accueillir des activités sportives et associatives, des spectacles, des réunions sur les temps périscolaires, avec l’utilisation de matériaux bas carbone et une performance énergétique positive pour atteindre le niveau inédit E4C1 du label E+C- (énergie +, carbone -) … Car non seulement l’école de Gouesnou est exemplaire dans sa consommation très limitée d’énergie, mais en plus, elle produit de l’électricité consommée localement.

L’autoconsommation collective

Christophe Duperrier

En effet, dès la phase d’études, la Ville de Gouesnou a choisi ce système : produire et consommer localement. « La réflexion s’est faite au départ sur les économies d’énergies, rappelle Christophe Duperrier, dirigeant associé de Valoen et assistant à maitrise d’ouvrage auprès de BMa sur ce projet. Le principe est toujours celui de l’optimisation et de la mutualisation des espaces et des usages : une école dispose d’un gisement solaire sur sa toiture… ». L’installation de panneaux photovoltaïques sur le toit de la nouvelle école permet donc la production d’électricité verte, mais comment l’utiliser au mieux ? « Dans la majorité des cas, l’électricité produite en photovoltaïque est directement injectée dans le réseau public de distribution et vendue à EDF. Mais il existe une autre solution : utiliser l’électricité pour la consommation de l’école. C’est ce qu’on appelle une opération d’autoconsommation ». Ainsi, l’installation photovoltaïque est directement raccordée au tableau électrique de l’école, et le surplus éventuel est injecté dans le réseau. « Il peut être intéressant de valoriser ce surplus de production via une opération d’autoconsommation collective ».

Un système vertueux et rentable

« Il est aujourd’hui possible d’affecter les kWh produits localement à des sites de consommation ciblés : c’est ce que fait la ville de Gouesnou en étant à la fois producteur, via l’installation photovoltaïque de l’école, et consommateur, puisque l’électricité produite est consommée par l’école pour moitié, et répartie sur une douzaine de bâtiments municipaux pour le reste ». La mairie, le gymnase, le complexe sportif, le centre Henri Quéffelec profitent donc de cette électricité verte et renouvelable à disposition. Car la réglementation impose une distance maximum de 2 km entre les participants d’une boucle locale : « la commune a donc ciblé des bâtiments proches ayant besoin d’électricité en journée et pendant la période estivale, au moment où la production solaire est à son maximum ». La centrale photovoltaïque de l’école de Gouesnou produit environ 71 500 kWh par an, soit l’équivalent de la consommation de 30 foyers français. « En plus de fournir une énergie verte, ce système permet d’effacer des kWh de la facture d’électricité de la commune : les bâtiments consomment toujours autant mais font baisser leurs dépenses via l’autoconsommation. Et compte-tenu du contexte actuel et de la hausse des prix de l’électricité, il est possible de produire une électricité moins chère que celle achetée à un fournisseur ! Sans oublier le fait que la commune se rémunère elle-même ».

Un montage spécifique

La création d’une boucle locale d’autoconsommation collective nécessite un montage juridique spécifique. « Mais dans le cas d’espèce, c’est très simplifié puisque la commune de Gouesnou est à la fois producteur et consommateur : il n’y a pas besoin de contrat ou de facture, pas de flux financier ». Néanmoins, on peut envisager d’inclure des partenaires extérieurs : autres bâtiments publics, bâtiments privés (entreprises, commerces, artisans) et particuliers. « Il faudra dans ce cas éditer un contrat de fourniture d’électricité et des factures, ce qui est plus compliqué d’un point de vue administratif. Cependant, l’intérêt est légitime pour les clients qui ne sont pas éligibles au bouclier tarifaire, comme certains artisans ou commerçants. Dans ce cas, la fourniture d’une électricité moins chère par la commune participe à maintenir l’emploi et l’activité sur son territoire… ». Pour le cas de Gouesnou, une simple convention entre Enedis et la commune permet d’enregistrer et de répartir les flux électriques. Et devant le succès de l’opération, Gouesnou envisage déjà d’installer un deuxième site de production pour muscler sa boucle locale.