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Interview de Sandrine Kervella, directrice de l’école publique de l’Aber Benoît

29/03/2021

Interview de Sandrine Kervella, directrice de l’école publique de l’Aber Benoît

Légende (de gauche à droite) : Mme Cherel, enseignante en GS/CP ; Mme Kervella enseignante en CM et directrice ; Mme L’Azou, enseignante en CE, et Mme Pailler, enseignante en PS/MS.

Sandrine Kervella, directrice de l’école publique de l’Aber Benoît

« Nous avons été consultés à chaque étape »

On ne construit pas une école comme on construit une maison : chaque chose doit être à sa place pour permettre aux enseignants et aux enfants d’évoluer dans de bonnes conditions. Et qui mieux que les usagers pour savoir ce qui est bien pour eux ?

« Nous n’avons eu qu’un seul impératif : respecter la surface totale proposée, se souvient Sandrine Kervella, directrice de l’école publique de l’Aber Benoît. Pour le reste, nous étions libres de modifier tous les volumes ! » La nouvelle école de Saint-Pabu, attendue après les vacances de Printemps, se veut très innovante : un bâtiment à énergie positive, une réinterprétation de la longère traditionnelle, un toit de chaume, des panneaux photovoltaïques, un patio végétalisé… Mais avant d’en arriver là, la municipalité, l’architecte et BMa (en tant qu’assistant à maîtrise d’ouvrage) ont sollicité les attentes et les avis de l’équipe enseignante : « Et nous avons été très bien écoutés. » Du sens d’ouverture des portes au choix des essences dans la cour, chaque détail a permis d’optimiser le confort d’usage de cette école du futur. 

Privilégier les salles de classes

« Cela fait 20 ans que je suis ici, et 20 ans que j’entends parler d’une nouvelle école… Je n’y croyais plus, s’amuse Sandrine Kervella. Il y a une dizaine d’années, nous avions même esquissé des plans qui rejoignent ceux de l’architecte aujourd’hui : deux ailes et un élément central… Ça m’a tout de suite plu ! » Sandrine Kervella et les trois autres enseignants de l’école ont été associés au projet dès le départ. Avec 89 élèves répartis en 4 classes multi-niveaux, l’école de l’Aber Benoît est une petite structure qui accueille des maternelles et des primaires. « Nous avons compris que l’espace n’était pas extensible et on a choisi de privilégier les salles de classes : mutualiser l’utilisation de la médiathèque municipale qui est à quelques pas (au lieu d’en créer une au sein de l’école), réduire la taille de mon bureau et donner plus de place aux classes de maternelles, où l’on passe le plus de temps. » L’équipe a même visité d’autres écoles pour y puiser l’inspiration : « À Ploumoguer, j’ai bien aimé le principe d’ateliers attenants aux classes, avec une cloison amovible. On a pu inclure cette idée à nos maternelles. »

Le viable est dans les détails

Orientation des tableaux interactifs, emplacements et nombre de prises électriques, une salle de « dédoublement » centrale, des bancs-coffres pour ranger les affaires personnelles des enfants… « Nous avons dû réfléchir en amont à toutes les fonctionnalités, les déplacements. Par exemple, on a fait changer le sens d’ouverture des portes : on doit pouvoir surveiller les enfants à la sieste tout en gardant un œil sur ceux qui vont aux toilettes. » Dans la cour, les enseignants ont plébiscité le coin pelouse, « très apprécié des enfants, et surtout ombragé », ils ont aussi alerté les paysagistes sur certains cheminements trop raides pour le fauteuil roulant d’un élève. « Le joli n’est pas toujours fonctionnel. On nous a proposé des pommiers d’ornements : mais les petites pommes peuvent être avalées par les enfants ou les faire tomber quand ils courent… » L’équipe enseignante attend d’entrer dans les locaux pour ajuster les aménagements : « Il y a un projet de végétalisation du patio, peut-être un potager dans la cour… »